« À la Sainte-Catherine, tout bois prend racines. »

Parmi les nombreux adages et dictons populaires concernant le jardinage, ceux de la Sainte-Catherine (le 25 novembre) sont célèbres et largement employés pour parler de la grande saison des plantations d’automne. Mais en vérité, à l’origine ce dicton faisait allusion aux boutures à bois sec, qui se font lorsque les arbres et arbustes caducs ont complètement perdu leurs feuilles. Donc un dicton, deux gestes importants à faire au jardin entre novembre et février.

Quand arrive l’automne, nombre de jardiniers délaissent de plus en plus leur jardin, chassés souvent par la météo grise et humide. C’est pourtant une saison importante pour multiplier un grand nombre d’arbres et d’arbustes, aussi bien ornemantaux que fruitiers. Cassissiers, figuiers, groseilliers, noisetiers, vignes, forsythias, spirées, weigélas et bien d’autres encore se bouturent plus ou moins facilement en automne, tant que le sol n’est pas gelé.

La technique de bouturage à cette saison est simple : il suffit de prélever des fragments de rameaux bien aoûté (la tige doit avoir l’aspect du bois) d’un diamètre d’un crayon et d’une longueur d’environ 20 à 30 cm. Hormis pour les boutures d’extrémités de tiges, faciles à reconnaître, il est préférable de prendre l’habitude de couper en biseau la base des autres boutures et de sectionner leur partie supérieure à l’horizontale. Vous repérerez plus facilement le bon sens pour les planter, une bouture étant mise en terre dans le mauvais sens ayant fort peu de chance de repartir.

Vous devez installer vos boutures dans un endroit ombragé du jardin, soit en pleine terre, soit dans un bac assez profond. Dans les régions à hiver rude, faites vos boutures sous un châssis que vous laisserez ouvert tant que les froids ne sont pas trop intenses. La terre doit être bien nettoyée et ameublie au préalable. À l’aide d’un tuteur en bambou ou d’une tige de fer, creusez autant de trous que de boutures à piquer. Les trous doivent être assez profonds pour permettre d’enfoncer les tiges à moitié ou jusqu’aux deux tiers de leur longueur. Certains les disposent à la queue leu leu dans un même sillon (photo ci-dessus), d’autres préfèrent les regrouper par espèce en petits fagots enfouis tels quels. La reprise est bonne dans tous les cas.

Terminer votre bouturage en étiquettant chaque espèce et variété bouturée. Arrosez pour que la terre adhère bien aux rameaux.

Pendant l’hiver, l’arrosage n’est nécessaire qu’en cas de sécheresse prolongée et surtout pour les boutures mises en pot. Les signes de reprise des boutures se manifestent en fin d’hiver ou au début du printemps, quand les premières feuilles apparaissent. Il n’est pas rare de voir aussi quelques fleurs sur les boutures de forsythias. Laissez vos boutures en place pendant une année pour qu’elles se fortifient. Vous les repiquerez l’automne suivant à leur place définitive ou dans un coin pépinière si vous craignez pour les jeunes plants qui font le délice des chevreuils et des lapins en hiver.

Planter les arbres et arbustes, en conteneur ou à racines nues

Tant que les températures restent positives et que le sol n’est pas gelé, vous pouvez planter tout au long de l’automne et de l’hiver. Rosiers, arbustes et arbres d’ornement, arbustes et arbres fruitiers, lianes fruitières… Essentiellement les espèces à feuillage caduc, les conifères et autres persistants étant plutôt mis en place en octobre ou en mars. Mais cela laisse quand même un large choix !

À cette période de l’année, vous pouvez installer des plants vendus en conteneurs ou en mottes et les plantes proposées à racines nues, en général moins chères. Pour ces dernières, il est indispensable de rester vigilant au moment du choix et de l’achat, car les racines ne doivent pas être abîmées et cassées. Il ne faut pas non plus qu’elles soient desséchées, ce qui peut arriver quand elles ont subi des fortes gelées et que la saison est plus avancée.

Attendez une belle journée pour effectuer vos plantations. La première étape consiste à creuser le trou de plantation, en général d’un diamètre égal à trois fois celui du conteneur ou de la motte de la plante. La profondeur est un peu plus importante que celle du contenant. Quand vous creusez, veillez à disposer d’un côté la terre superficielle et de l’autre celle venant des couches plus profondes.

Disposez la plante dans le fond du trou et ajoutez un peu de terre en dessous si le point de greffe ou la surface de la motte est en dessous du niveau du sol. Pour un arbre, il faut installer un tuteur avant de reboucher le trou. Remplissez la cavité avec la terre provenant des couches profondes, puis avez celle prélevée à la surface. Terminez en formant une large cuvette autour de l’arbre ou de l’arbuste et arrosez copieusement, même si la météo annonce de la pluie.

Pendant l’hiver, pensez à arroser dès que les gelées cessent et si le temps est sec.